This is me
#1

Inspirations, vagabondages et errances artistiques

L’idée me trotte dans la tête depuis un petit moment : écrire et partager avec vous ce qui me construit, me forme, me façonne. Dans mon travail, mais aussi au quotidien.

Il est à présent temps donner vie à cette idée, et de lancer ce nouveau format d’article. Sobrement intitulée « This is me », j’ai souhaité que cette série d’articles soit un peu comme une mine de ressources (voire d’inspirations) culturelles et artistiques.

À travers ces articles, le principe est de partager mes inspirations, mes vagabondages et mes errances. De la musique (beaucoup), du cinéma (encore plus), mais aussi, bien évidemment, de la photographie. Et pourquoi pas de la peinture et de la poésie. Bref, tout ce qui me nourrit quotidiennement, et rend chaque jour un peu plus agréable à vivre 🙂

Le premier numéro de cette série est marqué par la nostalgie d’une époque que je n’ai pas connue, et par une fascination, certes peu originale, pour ce que l’on appelle la contre-culture hippie.

En somme, s’il fallait résumer en quelques mots ce premier article, à consonnance très américaine je le conçois, je dirais : champignons, arcs-en-ciels et guerre du Vietnam.

Peace, love, and enjoy.

Bob Dylan, Nashville Skyline 1969, cover - this is me seventies songs, art and culture

Cover de l’album Nashville Skyline (1969), de Bob Dylan

La playlist : Mushrooms, rainbows and Vietnam War

Sortez les tuniques, les gilets à frange, et les couronnes de fleurs. Vous écoutez LA playlist de la contre-culture hippie, composée d’une sélection de titres composés et enregistrés autour de 1968, l’année qui a changé le monde.

Politique, engagée, pacifique, libre. Qualifiez cette playlist comme vous le souhaitez. Elle inclut de nombreux interprètes majeurs de cette période charnière du XXème siècle, ainsi que de nombreux titres mythiques. Bob Dylan, évidemment. Les Rolling Stones, inévitablement. Mais aussi d’autres artites qu’il me tenait à coeur d’inclure : The Kinks, John Denver, Neil Young, et en guise de clin d’oeil, ceux qui se sont attaqués ouvertement à ce dernier avec Sweet Home Alabama, Lynyrd Skynyrd.

Si certains titres font partie des incontournables du début des seventies, d’autres ont  été rangées parmi les classiques « protest song » (ces chansons de protestation contre la guerre du Vietnam). Ainsi figure le morceau reggae Vietnam, de Johnny Cliff, dont Bob Dylan lui-même dira qu’il est l’une des plus grandes chansons de protestation jamais écrite.

Enfin, entre deux sons cultes, vous trouverez quelques riffs de guitare ou de basse, placés sous influence quelque peu hallucinogène. Je pense évidemment ici  au titre évocateur Dazed and Confused, de Led Zeppelin, mais aussi bien évidemment au célèbre White Rabbit de Jefferson Airplane, qui, bien que ne mentionnant aucun lapin blanc dans ses paroles, puise son inspiration à la fois dans le roman de Lewis Carroll (Alice au pays des merveilles), et dans l’enfance de l’auteure de la chanson, Grace Slick, dont le voisin possédait semble-t-il une quarantaine de lapins.

La playlist est à écouter ci-contre, ou directement sur Spotify.

Post-it culturel

En 1969, le photographe Baron Wolman réalise à Bethel une série de photos du festival de Woodstock, manifestation emblématique du mouvement hippie.

Initialement, le festival avait été prévu pour rassembler, du vendredi 15 août 1969 au dimanche 17, environ 50 000 specatateurs sur le terrain de Max Yasgur, propriétaire d’une ferme laitière à Bethel. Finalement, ce sont près de 500 000 personnes qui ont assisté au Festival, qui a même été prolongé jusqu’au lundi matin.

La zone festivalière devra être déclarée comme sinistrée à cause de l’accumulation des déchets, et Max Yasgur, sera comdamné à verser 75 000 dollars de dommages et intérêts à ses voisins.

Au total,  une trentaine de groupes et d’artistes sont venues jouer pour la foule. Parmi eux, Janis Joplin, Jimi Hendrix, Santana, Joan Baez, Creedence Clearwater Revival, ou encore The Who et Jefferson Airplane. Certaines de leurs prestations deviendront cultes.

Malheureusement, je ne peux pas publier les images de Baron Wolman ici, mais son travail peut être découvert sur son site (fotobaron.com) ou sur celui d’Iconic Images.

« Lose your dreams and you will lose your mind »

Ruby Tuesday, The Rolling Stones (1967)

duel de spielberg inspiration cinema film annees 70
duel de spielberg inspiration cinema film annees 70
duel de spielberg inspiration cinema film annees 70

La sélection cinéma : spéciale années 70

Peu après la révolution culturelle et sociale, le début des années 70 amène son lot de grands films et d’oeuvres cultes. Parmi elles, on pourrait nommer le choc de Kubrick, Orange Mécanique, celui de Sam Peckinpah, Les Chiens de Paille, ou bien les emblématiques films de Francis Ford Coppola, Apocalypse Now et Le Parrain. Mais j’ai souhaité sélectionner deux autres films, qui selon moi mérite d’être remis en avant.

Il y a tout d’abord, en 1971, les débuts prometteurs d’un certain Steven Spielberg. Si le scénario de Duel, son premier long-métrage pour la télévision, tient sur du papier à cigarette (un automobiliste se retrouve pris en chasse par le furieux chauffeur – et chauffard – d’un poids lourd), la mise en scène prouve déjà le talent de Steven Spielberg. D’abord diffusé à la télévision, le film bénéficiera d’un droit de sortie en salles. Spielberg tourne alors quelques scènes complémentaires, et allonge le film d’une quinzaine de minutes pour le cinéma. Au final, près de cinquante ans plus tard, les 90 minutes de Duel sont toujours aussi haletantes.

Deux ans plus tard, en 1973, un nouveau cinéaste naît. Et ô combien il me tient à coeur ! Terrence Malick sort son premier long-métrage : La Balade Sauvage (Badlands). Martin Sheen et Sissy Spacek mènent cette cavale passionnante, première odyssée passionnante sublimée comme à l’habitude du réalisateur par de magnifiques images. À découvrir d’urgence (ou à redécouvrir). 

20 films sortis autour de 1968 à voir et revoir

***

Qui a peur de Virginia Woolf (1966), de Mike Nichol
La poursuite impirtoyable (1966), d’Arthur Penn
Le Lauréat (1967), de Mike Nichols
Il était une fois dans l’Ouest (1968), de Sergio Leone
2001, l’odyssée de l’espace (1968), de Stanley Kubrick
Macadam cowboy (1969), de John Schlesinger​
La Horde Sauvage (1969), de Sam Peckinpah
Easy Rider (1969), de Dennis Hopper
Zabriskie Point (1970), de Michelangelo Antonioni
MASH (1970), de Robert Altman
French Connection (1971), de William Friedkin
Les Chiens de Paille (1971), de Sam Peckinpah
Le Parrain (1972), de Francis Ford Coppola
Le Limier (1972), de Joseph L. Mankiewicz
Délivrance (1972), de John Boorman
Solaris (1972), d’Andreï Tarkovski
Soleil Vert (1973), de Richard Fleischer
Papillon (1973), de Franklin J. Schaffner
Mean Streets (1973), de Martin Scorsese
Pat Garrett et Billy le Kid (1973), de Sam Peckinpah

Focus sur Larry Burrows, photographe reporter de la guerre du Vietnam

Neuf ans. C’est le temps que l’anglais Larry Burrows, photographe pour le magazine Life, a consacré à son travail sur la guerre du Vietnam. « La guerre était son histoire« , lit-on sur une page que le célèbre magazine a consacré au photographe. « Son rêve était de pouvoir photographier un jour un Vietnam en paix« .

Décrit comme courageux et dévoué, Larry Burrows meurt en 1971, dans son combat pour témoigner et peindre avec justesse le visage de la guerre. Son hélicoptère est abattu, et ses trois autres camarades photographes (Henri Huet,  Kent Potter et Keisaburo Shimamoto) sont également tués.

Larry Burrows laisse un travail documentaire immersif, impressionnant et poignant. Ses images, dont beaucoup ont été publiées dans Life, décrivent avec précision l’horreur de la Guerre du Vietnam, et par extension l’horreur de toute guerre.

Couverture du magazine Life, spéciale guerre du Vietnam, par Larry Burrows
couverture de life par larry burrows, photographe de guerre du vietnam

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